13 septembre 2009
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Arghh.... L'ordi a planté juste avant que j'enregistre l'article.... Ca fait une heure que je suis dessus pour rien !!!!
Bon pas grave, au moins ca me rappelle des souvenirs de mon ancien boulot.... En parlant de travail, j'ai pu vérifier que le terme "d'agriculteur" ou de "paysan" recouvre un nombre important de notions.... Tout comme "je travaille dans l'informatique" ne veut rien dire et tout à la fois (c'est d'ailleurs ce qui m'a souvent valu des questions du genre "bé tiens, mon ordinateur à la maison y marche pu, tu saurais pas ce que c'est des fois ?".... Euh, oui mais non, moi je fais pas de l'opérationnel monsieur, je fais de la gessssstion de projaih moi....)
Bref, cette semaine, j'ai vérifié que mon métier est une sorte de "poupée russe" : une composition de pleins de métiers à la fois... Démonstration avec la semaine passée :
Lundi :
Hormis les soins quotidiens, le travail du jour, c'est le béton.... Ben oui, c'est pas terminé.... Je remarque au passage, que même en travaillant le samedi et le dimanche, le lundi reste toujours difficile.... Ou alors, c'est parce que je n'ai pas encore le rythme ! Le pire, c'est qu'à coté, mes futurs "associés" l'ont eux.... Et je prends régulièrement des "claques physiques" par des p'tits jeunes qui ont 20 ans de plus que moi !
Un exemple : sur cette journée de béton, on a fait 6 bétonnières... Une bétonnière normale, pour eux, c'est 40 pelletées de sable pour un sac de ciment (oubliez pas l'eau, sinon ca marchera pas)... Une bétonnière normale pour ce pôvre petit Ben, c'est 20 pelletées de plus : pas foutu de remplir cette machine aussi vite qu'un type de 53 piges !!!! Et le pire dans tout ça, c'est qu'à la fin de cette session de BTP, je suis claqué, mais il faut aller soigner les animaux : mon collègue lui a juste soif, après ca repart....
Groumpf, attends un peu que j'ai 20 ans de plus, tu feras moins le malin !!!
Mardi :
Belle journée, ensoleillée comme le reste de la semaine.... Sympa, mais le problème c'est que ca manque sévèrement d'eau, les prés sont grillés, les bêtes n'ont pas grand chose à manger.... Ca y est je commence à être un "vrai" : je râle après la météo !
Boulot du jour : béton encore et toujours (non, non, j'ai pas signé pour être maçon)
Mercredi :
Les travaux continuent dans la "ferme à béton" : récupérer l'ancienne salle de traite, qui part chez de nouveaux propriétaires, puis juste avant midi, transport d'animaux...
Et là, c'est un grand moment d'acrobatie : vous prenez une dizaine de bêtes dont la plus maigre doit faire dans les 600 kilos bien tassés et vous décidez de les envoyer dans une bétaillère pour les emmener dans un pré plein d'herbe grasse (disons, moins grillés que les autres, vu la situation actuelle).
Evidemment, pas la peine de les prendre une par une pour leur expliquer que là où elles vont, elles seront mieux nourries, vous n'aurez pas beaucoup de succès. Non, la technique, c'est : je rentre dans le box, je me met derrière et je pousse. Quand le lot est prêt de la remorque, je pousse encore plus fort avec une barrière pour les faire monter dedans. On est 3 à pousser la barrière pour rentrer les 10 vaches dedans, autant dire qu'on a de la chance qu'elles ne décident pas de nous repousser toutes en même temps...
Une fois le premier échec passé ("pousse les avec la barrière ! 'Tention, la laisse pas partir celles là ! Elles vont toutes ressortir ! Ah ben voilà faut recommencer !!" Moi : "Euh, désolé"), on s'y remet avec un peu moins de bêtes, mais en gardant Boyard, un "gentil" mâle d'une tonne passée... Parait qu'il est doux, c'est ce que j'essaye de me répéter en poussant la barrière...
Ca se termine avec un gars au dessus de la bétaillère en équilibre (c'est des malades !!!), un autre dans la bétaillère (celui là c'est le pire de tous), et moi.... courageusement derrière la barrière en train de pousser (mais non j'avais pas la trouille, il fallait quelqu'un pour la garder fermée)...
Curieusement, lors du chargement, je n'ai pas pensé à prendre de photos...
Jeudi :
Ah, première expérience de paysan pollueur : j'ai pulvérisé du Roundup... Ouh le vilain pas beau qui est allé mettre des produits chimiques dans ses champs... Oui, ben patience, j'essaie d'apprendre le métier, alors pour l'instant j'fais c'qu'on m'dit... Ce produit a été utilisé pour maîtriser du chiendent qui envahit quelques parcelles, et pour détruire un couvert de prairies avant de semer des céréales dessus.
Pour les nostalgiques de l'école, le problème du jour est le suivant : j'ai épandu 16 litres de roudup Max à 460 grammes par litre de matière active (le glyphosate). Le tout était mélangé dans une solution de 800 litres épandue sur 3,5 hectare.
Quel poids de glyphosate ai je épandu à l'hectare (rappel : un hectare = 10 000 m²) ? ( Réponse la semaine prochaine.... )
Bon d'accord, je ne cherche pas à me racheter une conscience, j'essaie d'expliquer objectivement ce que j'ai fait. Il faut dire que le sujet des phytos est délicat, mais même mes collègues sont d'accord pour s'en passer. Reste plus qu'à trouver un moyen....
L'après midi : taille des bords de haies... L'occasion pour moi de m'améliorer au Manitou. On travaille à 3 pour ça : un conducteur d'épareuse, un pilote et un singe... Pour les explications, voir à vendredi...
Vendredi :
Ben tiens voilà les explications : pour ceux qui s'intéressent aux sports mécaniques, il y a quelques années, on trouvait des courses de side car de vitesse avec un pilote (celui qui est concentré), et un singe, chargé d'équiliber le véhicule pour le garder en ligne. C'était un poste extrêmement physique et demandant beaucoup d'équilibre....
Bon, en version rurale, vous enlevez la vitesse, le side, la combi en cuir et le casque (oui, je sais reste plus grand
chose), et vous remplacez par un chargeur téléscopique équipé d'un "godet" et une tronçonneuse : le singe, c'est celui qui est là haut, parfois à 10 mètres, pour allez couper les branches qui dépassent, et le pilote, c'est celui qui se tord le cou pour essayer de voir si son bonhomme a toujours les deux pieds dans le godet....
Pour mon premier essai dans ce genre de boulot, je n'ai pas été autorisé à monter avec la tronçonneuse, mais juste à surveiller mon singe et à me payer des sueurs froides à chaque fois qu'il fallait que je débraye... En plus, mon bonhomme dans le godet est un fringant jeune homme de 53 piges, commencent à m'énerver tous ces quinquas.... C'est le même qui aime bien aller se frotter aux vaches dans la bétaillère, vais finir par croire que je suis tombé sur une tête brulée....
L'après midi, c'est relâche : l'exploitation collabore avec d'autres sélectionneurs de bovins pour mettre en commun les moyens de commercialisation des bêtes. L'occasion, une fois par an, d'organiser une tournée des exploitations participantes et de sélectionner quelques bon veaux à mettre en "vitrine". Ca me permet de sortir de ma ferme et d'aller voir ce qui se passe ailleurs. De cotoyer également d'autres éleveurs et de comprendre un peu mieux le métier de sélectionneur (et de se payer un apéro, ce qui n'est pas négligeable non plus). Un peu de pub gratuite : ils ont un site, très bien fait par l'un d'eux..Un passionné d'informatique, qu'on pourrait qualifier de "geek rural"...
La tournée s'arrête un peu plus tôt pour moi : nos deux grands enfants partent passer le week end chez leur père à Paris. Première fois qu'ils prennent l'avion, leur mère les accompagne, je garde le petit dernier pour passer un week end privilégié avec lui. Week end "de repos" : je ne bosse pas à la ferme, mais je continue à aménager la maison : installation d'un labo photo pour Fred (bavez pas trop les photographes amateurs, on n'en est qu'au début), aménagement d'un petit réduit en local à musique pour moi (j'ai même récupéré ma basse... Ca me rappelle ma jeunesse !)
La semaine prochaine promet d'être chargée, les semis de céréales ont pris un peu de retard, l'occasion pour moi d'essayer de nouveaux outils pour l'épandage de fumier (mais non ca sent pas mauvais...), le labour ou la préparation simplifiée des sols, le semis... l'épandage de produits phytos (ouiiiii..... Encore..... Désolé !!!).
Coté naissance, nous en sommes à 5 veaux cette semaine, dont un dernier un peu "compliqué". J'étais absent, j'ai raté le vêlage compliqué. J'aurais voulu y assister non pas par plaisir, mais au moins pour avoir une idée de quoi faire dans ces cas.
Mon week end de permanence est surement le prochain, qui vient m'aider ??
A bientot
PS : moins de photos cette semaine, mais elles sont quand même dans un album par ici
Bon pas grave, au moins ca me rappelle des souvenirs de mon ancien boulot.... En parlant de travail, j'ai pu vérifier que le terme "d'agriculteur" ou de "paysan" recouvre un nombre important de notions.... Tout comme "je travaille dans l'informatique" ne veut rien dire et tout à la fois (c'est d'ailleurs ce qui m'a souvent valu des questions du genre "bé tiens, mon ordinateur à la maison y marche pu, tu saurais pas ce que c'est des fois ?".... Euh, oui mais non, moi je fais pas de l'opérationnel monsieur, je fais de la gessssstion de projaih moi....)
Bref, cette semaine, j'ai vérifié que mon métier est une sorte de "poupée russe" : une composition de pleins de métiers à la fois... Démonstration avec la semaine passée :
Lundi :
Hormis les soins quotidiens, le travail du jour, c'est le béton.... Ben oui, c'est pas terminé.... Je remarque au passage, que même en travaillant le samedi et le dimanche, le lundi reste toujours difficile.... Ou alors, c'est parce que je n'ai pas encore le rythme ! Le pire, c'est qu'à coté, mes futurs "associés" l'ont eux.... Et je prends régulièrement des "claques physiques" par des p'tits jeunes qui ont 20 ans de plus que moi !
Un exemple : sur cette journée de béton, on a fait 6 bétonnières... Une bétonnière normale, pour eux, c'est 40 pelletées de sable pour un sac de ciment (oubliez pas l'eau, sinon ca marchera pas)... Une bétonnière normale pour ce pôvre petit Ben, c'est 20 pelletées de plus : pas foutu de remplir cette machine aussi vite qu'un type de 53 piges !!!! Et le pire dans tout ça, c'est qu'à la fin de cette session de BTP, je suis claqué, mais il faut aller soigner les animaux : mon collègue lui a juste soif, après ca repart....
Groumpf, attends un peu que j'ai 20 ans de plus, tu feras moins le malin !!!
Mardi :
Belle journée, ensoleillée comme le reste de la semaine.... Sympa, mais le problème c'est que ca manque sévèrement d'eau, les prés sont grillés, les bêtes n'ont pas grand chose à manger.... Ca y est je commence à être un "vrai" : je râle après la météo !
Boulot du jour : béton encore et toujours (non, non, j'ai pas signé pour être maçon)
Mercredi :
Les travaux continuent dans la "ferme à béton" : récupérer l'ancienne salle de traite, qui part chez de nouveaux propriétaires, puis juste avant midi, transport d'animaux...
Et là, c'est un grand moment d'acrobatie : vous prenez une dizaine de bêtes dont la plus maigre doit faire dans les 600 kilos bien tassés et vous décidez de les envoyer dans une bétaillère pour les emmener dans un pré plein d'herbe grasse (disons, moins grillés que les autres, vu la situation actuelle).
Evidemment, pas la peine de les prendre une par une pour leur expliquer que là où elles vont, elles seront mieux nourries, vous n'aurez pas beaucoup de succès. Non, la technique, c'est : je rentre dans le box, je me met derrière et je pousse. Quand le lot est prêt de la remorque, je pousse encore plus fort avec une barrière pour les faire monter dedans. On est 3 à pousser la barrière pour rentrer les 10 vaches dedans, autant dire qu'on a de la chance qu'elles ne décident pas de nous repousser toutes en même temps...
Une fois le premier échec passé ("pousse les avec la barrière ! 'Tention, la laisse pas partir celles là ! Elles vont toutes ressortir ! Ah ben voilà faut recommencer !!" Moi : "Euh, désolé"), on s'y remet avec un peu moins de bêtes, mais en gardant Boyard, un "gentil" mâle d'une tonne passée... Parait qu'il est doux, c'est ce que j'essaye de me répéter en poussant la barrière...
Ca se termine avec un gars au dessus de la bétaillère en équilibre (c'est des malades !!!), un autre dans la bétaillère (celui là c'est le pire de tous), et moi.... courageusement derrière la barrière en train de pousser (mais non j'avais pas la trouille, il fallait quelqu'un pour la garder fermée)...
Curieusement, lors du chargement, je n'ai pas pensé à prendre de photos...
Jeudi :
Ah, première expérience de paysan pollueur : j'ai pulvérisé du Roundup... Ouh le vilain pas beau qui est allé mettre des produits chimiques dans ses champs... Oui, ben patience, j'essaie d'apprendre le métier, alors pour l'instant j'fais c'qu'on m'dit... Ce produit a été utilisé pour maîtriser du chiendent qui envahit quelques parcelles, et pour détruire un couvert de prairies avant de semer des céréales dessus.
Pour les nostalgiques de l'école, le problème du jour est le suivant : j'ai épandu 16 litres de roudup Max à 460 grammes par litre de matière active (le glyphosate). Le tout était mélangé dans une solution de 800 litres épandue sur 3,5 hectare.
Quel poids de glyphosate ai je épandu à l'hectare (rappel : un hectare = 10 000 m²) ? ( Réponse la semaine prochaine.... )
Bon d'accord, je ne cherche pas à me racheter une conscience, j'essaie d'expliquer objectivement ce que j'ai fait. Il faut dire que le sujet des phytos est délicat, mais même mes collègues sont d'accord pour s'en passer. Reste plus qu'à trouver un moyen....
L'après midi : taille des bords de haies... L'occasion pour moi de m'améliorer au Manitou. On travaille à 3 pour ça : un conducteur d'épareuse, un pilote et un singe... Pour les explications, voir à vendredi...
Vendredi :
Ben tiens voilà les explications : pour ceux qui s'intéressent aux sports mécaniques, il y a quelques années, on trouvait des courses de side car de vitesse avec un pilote (celui qui est concentré), et un singe, chargé d'équiliber le véhicule pour le garder en ligne. C'était un poste extrêmement physique et demandant beaucoup d'équilibre....
Bon, en version rurale, vous enlevez la vitesse, le side, la combi en cuir et le casque (oui, je sais reste plus grand
chose), et vous remplacez par un chargeur téléscopique équipé d'un "godet" et une tronçonneuse : le singe, c'est celui qui est là haut, parfois à 10 mètres, pour allez couper les branches qui dépassent, et le pilote, c'est celui qui se tord le cou pour essayer de voir si son bonhomme a toujours les deux pieds dans le godet....Pour mon premier essai dans ce genre de boulot, je n'ai pas été autorisé à monter avec la tronçonneuse, mais juste à surveiller mon singe et à me payer des sueurs froides à chaque fois qu'il fallait que je débraye... En plus, mon bonhomme dans le godet est un fringant jeune homme de 53 piges, commencent à m'énerver tous ces quinquas.... C'est le même qui aime bien aller se frotter aux vaches dans la bétaillère, vais finir par croire que je suis tombé sur une tête brulée....
L'après midi, c'est relâche : l'exploitation collabore avec d'autres sélectionneurs de bovins pour mettre en commun les moyens de commercialisation des bêtes. L'occasion, une fois par an, d'organiser une tournée des exploitations participantes et de sélectionner quelques bon veaux à mettre en "vitrine". Ca me permet de sortir de ma ferme et d'aller voir ce qui se passe ailleurs. De cotoyer également d'autres éleveurs et de comprendre un peu mieux le métier de sélectionneur (et de se payer un apéro, ce qui n'est pas négligeable non plus). Un peu de pub gratuite : ils ont un site, très bien fait par l'un d'eux..Un passionné d'informatique, qu'on pourrait qualifier de "geek rural"...
La tournée s'arrête un peu plus tôt pour moi : nos deux grands enfants partent passer le week end chez leur père à Paris. Première fois qu'ils prennent l'avion, leur mère les accompagne, je garde le petit dernier pour passer un week end privilégié avec lui. Week end "de repos" : je ne bosse pas à la ferme, mais je continue à aménager la maison : installation d'un labo photo pour Fred (bavez pas trop les photographes amateurs, on n'en est qu'au début), aménagement d'un petit réduit en local à musique pour moi (j'ai même récupéré ma basse... Ca me rappelle ma jeunesse !)
La semaine prochaine promet d'être chargée, les semis de céréales ont pris un peu de retard, l'occasion pour moi d'essayer de nouveaux outils pour l'épandage de fumier (mais non ca sent pas mauvais...), le labour ou la préparation simplifiée des sols, le semis... l'épandage de produits phytos (ouiiiii..... Encore..... Désolé !!!).
Coté naissance, nous en sommes à 5 veaux cette semaine, dont un dernier un peu "compliqué". J'étais absent, j'ai raté le vêlage compliqué. J'aurais voulu y assister non pas par plaisir, mais au moins pour avoir une idée de quoi faire dans ces cas.
Mon week end de permanence est surement le prochain, qui vient m'aider ??
A bientot
PS : moins de photos cette semaine, mais elles sont quand même dans un album par ici
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